Susana Solano ne participe pas aux choses qui l’entourent. Elle est une observatrice qui capture le souffle de ces choses à travers les expériences qu’elle vit, pour l’insuffler ensuite à son travail. Celui-ci se matérialise dans des objets où la méditation et le sentiment sont prédominants. Solano en est venue à considérer la sculpture comme un voyage dans le temps. Ainsi qu'elle l'explique: «L’art cache la signification du temps - le temps qui mène au silence, à l’oubli, à la perte ... L’art appartient à la toile qui encapsule le temporel et se le rappelle, les lumières qui l’illuminent et les regards qui l’approchent pour explorer ce qu’il entraînent. Les expériences qui composent la surface de nos vies sont nombreuses. Mais quelques unes réussissent à pénétrer comme des flèches le noyau de l’existence, atteignant ainsi certaines zones neurologiques qui constituent le réservoir de nos actes et pensées et la source et intime de nos émotions. Ces profondes expériences - les nôtres, sont totalement transformées, que ce soit volontairement ou inconsciemment, en un univers dominé par la mémoire et l’image. L’image de la mémoire est stockée en dehors du temps, voguant librement, apparaissant ou disparaissant à son gré».