CARLO GUAITA
Carlo Guaita, artiste italien né à Palerme en 1954, nous fait voyager à travers la sculpture, (ciment, pierre ou carton) la peinture et les livres, en jouant d’une grammaire lexicale exigeante qui se manifeste avant tout dans les titres de séries sur lesquelles il travaille depuis des années désormais, comme Dagherrotipi, Orizzonte, I Colassati, Instead of poetry, I Vuoti, Enciclopedia Incerta, Fantasmi, Pozzi, Immersi … Ce sont parfois aussi les titres de petits fascicules que l’artiste édite presque chaque année. Il est difficile de décrire le travail de Carlo Guaita tant il est varié et complexe, mais on peut trouver quelques éléments caractéristiques : la stratification, le jeu sur le langage, la couleur noire…
Dans les séries Dagherrotipi ou Pozzi, par exemple, il s’agit de peintures de petites dimensions, réalisées comme toujours chez Guaita sur un matériau le plus simple possible, voir même fragile, en passant et repassant à l’infini une couleur diluée. La couleur n’est pas étendue mais laissée à la sédimentation horizontale. Observés de loin, les Dagherrotipi apparaissent plats et réfléchissants alors que vus de près ils se révèlent absorbants, saturés et profonds. Comme le dit Denis Viva dans son texte : « Souvent, mais pas toujours, le noir fait son apparition. Son intensité est telle qu’il nous laisse percevoir une présence plus qu’une absence…. Il devrait être une absence totale de lumière mais, paradoxalement, il a sa propre force d’émanation. Parfois c’est à cause d’une saturation, d’un calque, d’une pression, d’un déchirement. Dans tous les cas, il s’agit d’une absence obtenue par stratification… Sous la couche de noir, comme une sorte de sur-écriture, il y a parfois des illustrations. Guaita ne les choisit jamais au hasard, bien qu’elles fassent partie d’un très vaste répertoire d’où elles sont sorties avec une juste dose d’indifférence. Non pas parce qu’elles s’équivalent, mais parce qu’elles participent au même projet. Ce sont les tables de l’iconographie des Lumières dont les racines se trouvent dans les livres et les illustrations de l’Encyclopédie, à partir du XVIIIème siècle et jusqu’à nos jours. »




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